En proposant en 1981 à quelques amis tourvains la perspective de fonder une association dont le cœur de projet serait l’étude du patrimoine local sous toutes ses formes, j’étais loin d’imaginer que nous allions engager un travail qui se poursuivrait sur plusieurs décennies.

Ce fut pourtant le cas puisque l’association d’Histoire Populaire occupe plus que jamais le terrain du patrimoine et que 130 adhérents de tous âges et  tous horizons investissent des chantiers toujours renouvelés.

Les objectifs définis en 1981 ont été poursuivis inlassablement : la connaissance du patrimoine local s’est enrichie de travaux de toutes sortes allant de l’étude d’archives, aux prospections et aux fouilles archéologiques en passant par le recueil de témoignages oraux, les relevés architecturaux et bien d’autres choses encore.


Les objectifs concernant la transmission de ces travaux au plus grand nombre ont été atteints au travers de l’édition des Cahiers de l’association, de la création d’expositions et de la tenue de  conférences publiques régulières. Cette volonté d’être un lieu d’éducation populaire a trouvé sa pleine expression au travers des manifestations et activités à destination d’un public d’adultes et à destination d’un public scolaire par des activités pédagogiques et de médiation culturelle s’appuyant sur l’expérience de 7 années d’Ateliers du Patrimoine.

Au moment  de la création de l’association, l’adjectif  populaire dans la dénomination de l’association n’avait pas été un ajout superflu….

Au-delà du rôle d’éducation populaire que l’association s’est assigné, nous nous sommes toujours donné une double exigence : celle d’abord de produire un travail scientifique sur tous nos terrains d’investigation loin de la mise en scène systématique d’un passé folklorisé et réinventé. Cette première exigence nous a conduits à nouer des contacts et des collaborations avec un certain nombre de spécialistes, d’universitaires et d’associations. A cela, nous avons ajouté une deuxième nécessité : être une association ouverte à tous, abordable, conviviale, démocratique, en pratiquant l’écoute, la communication, l’information et en rejetant le modèle d’une association fermée sur elle-même, cercle d’intellectuels installés dans leur tour d’ivoire.

Le résultat de notre travail est visible particulièrement au travers de nos publications. D’importants chantiers ont fait considérablement avancer la connaissance du terroir : des années de collaboration avec une paléographe ont permis d’accéder à des sources inabordables par des non-spécialistes ; la collaboration avec l’ASER a permis des échanges fructueux ; la participation à des chantiers de fouille puis leur mise en œuvre directe via le Centre d’Archéologie du Var ont apporté leur lot d’information. Notre contribution à l’histoire du bassin minier de bauxite a elle aussi été déterminante et la publication du livre des Gueules Rouges en 1989 ainsi que  la présentation dans plusieurs communes jusqu’à Aix-en-Provence d’une exposition accompagnant cette édition a été la première étape de ce qui deviendra plus tard le projet de musée porté par l’association des Gueules rouges. 
Au fil du temps, l’association a vu ses activités se diversifier tout en gardant pour dénominateur commun son objet  principal : le patrimoine local. En la matière, beaucoup reste à faire tant au niveau de la recherche que de la valorisation de l’existant.
L’AHPT reste localement l’outil privilégié de ces chantiers qui ne pourront aboutir que si une volonté politique forte les porte. Il y a du travail et des recherches à ouvrir pour encore quelques décennies tant qu’il y aura des personnes prêtes à s’engager et à les porter. A ce jour, après plus de trente ans d’activités, nous pouvons déjà revendiquer avec quelque fierté un bilan important qui marque une avancée dans la connaissance et la prise en compte du patrimoine local.

Le président de l’A.H.P.T.Claude Arnaud

(Visited 116 times, 1 visits today)
Close Search Window