Les richesses en eau du territoire (sources et rivières) ainsi que les possibilités géographiques de sa mise en valeur ont contribué largement à une occupation humaine dont on trouve de très anciennes traces.

La Préhistoire

Le terroir de la commune de Tourves est occupé par l’homme depuis des millénaires. Les grottes à peinture de la vallée du Carami, signalées en 1940 sont la première étape de la connaissance de nos ancêtres préhistoriques. A partir de 1986, des fouilles successives ont apporté leur lot d’informations nouvelles.

Au total, on dénombre à ce jour treize abris peints datables du IIIe millénaire avant J.-C. ;  alors que les fouilles organisées à la Baume Saint-Michel révélaient les traces d’une occupation dès le Néolithique ancien, au sixième millénaire avant J.-C., d’autres opérations confirmaient la vocation sépulcrale de diverses cavités.

Des prospections de surface ont élargi les connaissances de l’occupation préhistorique à tout le territoire permettant de repérer plus d’une vingtaine de sites préhistoriques dont la plupart se situent dans les multiples cros (petites dépressions entourées de collines) qui composent la commune ; datables du Néolithique, on les trouve principalement près des sources du territoire.

L’Antiquité

Pour l’Age du Fer, des sondages archéologiques sur l’oppidum celto ligure de Saint Probace ont confirmé l’occupation protohistorique (fin IIIe siècle et IIe siècle) alors que de nombreuses découvertes laissent entrevoir une occupation dispersée en plaine pour la même période.

A l’époque gallo-romaine, Tourves sera une des stations de la voie aurélienne, le Ad Turrem de l’Itinéraire d’Antonin de 217 après JC (vestiges sous le village actuel).

Etape sur la voie romaine mais aussi territoire largement occupé et mis en valeur comme en témoignent les traces de l’essaimage des villae sur l’ensemble de la commune (villa de Muscapeau, de la Blanque-Bonmouron…).

Le Moyen-Âge

Si le haut Moyen Age est une période où les écrits sont quasi inexistants, les informations se font plus riches autour de l’an Mil : en 984, Tourves est nommé pour la première fois dans le cartulaire de l’abbaye Saint-Victor dans la charte 70 : « usque in terminio de Torrives ». Cette mention témoigne du fait que le territoire de Tourves est alors bien individualisé puisqu’il sert de limite à celui de Mazaugues.

Ce vaste espace se fragmente progressivement en trois castra indépendants (Tourves, Seisson et Gaylet) bien attestés au XIIIe siècle. Puis il se recompose à partir de la seconde moitié du XIVe siècle par suite du regroupement de la population dans le castrum de Tourves. Le dominium, la plus haute autorité, sur les castra de Tourves, de Seisson et de Gaylet, est cédé par la reine Jeanne d’abord à Raymond des Baux en 1350, puis à Jacques d’Arcussia de Capro en 1375.  Ces donations à de hauts personnages ainsi que les troubles de la seconde moitié du XIVe siècle, facilitent la réunification du territoire autour de Tourves. La seigneurie de Tourves passera des d’Arcussia à la fin du XIVe aux Vintimille au XVIe et enfin aux Valbelle au XVIIe siècle.

Les Temps Modernes

Le comte Joseph-Alphonse-Omer de Valbelle, né à Aix en juin 1729, incarne la puissance ; il porte derrière son nom une série impressionnante de titres ; c’est un personnage fortuné au revenu annuel de plus de 100 000 livres de rentes auxquelles s’ajoutent la possession d’un hôtel à Paris, à Versailles, à Aix, des châteaux ainsi que diverses maisons. Sa vie ainsi que ses réalisations feront de lui un être d’exception : libertin, amant de la Clairon, tragédienne célèbre,  amoureux de la philosophie, des arts et des lettres, toutes circonstances qui lui feront rencontrer le monde des encyclopédistes : Voltaire, d’Alembert, Diderot, Rousseau, Grimm, Helvetius ; bâtisseur enfin, le château de Tourves et ses annexes, ce  » petit Versailles provençal  » sera l’illustration de son désir d’architecture idéale et de l’intervention de l’esprit philosophique dans l’action du bâtisseur. Les vestiges actuels datant du XVIIIe témoignent de cette volonté.

La bauxite

Dans une région dominée depuis des siècles par les activités agricoles, la viticulture et les productions artisanales, l’identification de la bauxite en 1822 et des gisements de bauxite varoise en 1873 allaient marquer Tourves et l’ensemble du bassin minier de Brignoles : l’exploitation de la bauxite fut en effet la seule grande activité française dans le domaine des non-ferreux et le Centre-Var, le gisement de bauxite le plus important du monde pendant un demi-siècle.

L’activité mobilisera beaucoup de travailleurs : les effectifs culmineront à 2067 en 1943. Tourves sera tout à la fois un des villages d’accueil de cette nouvelle population laborieuse, très souvent d’origine italienne, mais aussi un centre névralgique pour l’expédition du minerai : c’est vers la gare de Tourves que convergeaient trois câbles aériens en provenance de Mazaugues et du Val.

Les mines fermeront définitivement en 1990.

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